Créer des liens

Pour une partie des enfants, le seul fait de savoir ce que vous attendez d’eux sera suffisant pour qu’ils se comportent bien en classe. D’autres auront besoin que naissent des liens affectifs entre vous pour qu’ils désirent ensuite bien se comporter et vous faire plaisir.

Ces liens se développent en s’intéressant à eux et en leur démontrant qu’ils sont importants pour vous et que vous les aimez, et ce, indépendamment du fait qu’ils respectent ou non les règles de classe.

Un enfant se sent important et aimé quand…

… vous connaissez son nom.
… vous prenez le temps de s’informer de lui et de sa famille.
… vous l’écoutez attentivement.
… vous vous mettez à sa hauteur pour lui parler ou l’écouter.
… vous lui souriez.
… vous lui faites de petites blagues.
… vous l’aidez quand il a besoin d’aide.
… vous l’encouragez et le félicitez.
… vous le présenter aux autres, s’il est nouveau.
… vous prenez du temps pour aller lui parler personnellement.

Naturellement, certains comportements vous irriteront davantage et rendront plus difficile la création de liens affectifs avec l’enfant ou les enfants concernés. Personnellement, dans ces cas, Dieu a souvent changé mon cœur et celui de l’enfant afin de nous permettre de créer de tels liens.

Je vous partage une des histoires de foi que j’ai vécues en tant qu’enseignante au primaire :

En entrant dans ma classe, ce matin-là, je n’avais pas le cœur à enseigner. Depuis le début de l’année, je travaillais quatre jours par semaine, dans quatre classes différentes, dans trois niveaux différents. Et tous les mercredis, j’enseignais en sixième année dans une classe réputée pour regrouper des élèves académiquement faibles.

Depuis quelques semaines, une dynamique plutôt désagréable s’était installée à cause de deux élèves qui perturbaient le groupe et rendaient l’enseignement difficile. J’étais malheureusement entrée dans un cercle vicieux. Plus ceux-ci dérangeaient, plus je devais intervenir et chercher des moyens d’imposer un changement de comportement de leur part… sans véritable succès.

Ce matin-là, je n’avais donc pas le cœur à enseigner. En fait, je désirais plutôt me retrouver à des centaines de kilomètres de cette classe dans laquelle je savais que la journée ne serait pas agréable encore une fois.

C’est alors que je décide de prier avant l’entrée des élèves. Dans ma prière, je demandais à Dieu de m’aider à briser le cercle vicieux afin de pouvoir créer une relation plus agréable avec ces deux élèves perturbateurs. En priant, j’ai senti ce petit « frisson », comme à chaque fois que je sens que Dieu entend ma prière…

La cloche sonne et je me dirige à la porte de la classe afin d’y accueillir mes élèves. Les élèves prennent place, et chose inhabituelle, François et Xavier s’assoient également à leur place au lieu de faire le petit caucus matinal à l’arrière de la classe (Les noms ont été changés pour préserver leur anonymat!).

Je débute donc ma journée, et je me rends compte que je peux facilement enseigner, sans être interrompu ou dérangée par le fameux duo. De plus, lorsque la cloche de la récréation sonne, Xavier me demande même s’il peut rester à l’intérieur pendant la récréation avec un autre de ses amis qui avait reçu une récompense spéciale. Habituellement, j’aurai hésité, mais cette fois-ci j’accepte de lui accorder ce privilège avec le sourire!

À partir de cette fameuse journée où Dieu a transformé le cœur de mes élèves et le mien, j’ai enfin réussi à créer un lien avec ces étudiants. Je pouvais maintenant les taquiner, d’autres fois les reprendre avec le sourire et surtout leur offrir l’attention dont ils avaient besoin, de façon positive cette fois!

Dieu est présent, il est vivant et il transforme les cœurs. N’hésitez donc pas à prier avec foi pour vos élèves plus difficiles!